Banque du Japon cesse taux négatifs, taux 0,1%

Banque du Japon cesse taux négatifs, taux 0,1%

Points clés

– La Banque du Japon met fin à l’ère des taux négatifs et adopte de nouveaux outils de politique monétaire.

– Les négociations salariales de Rengo sont déterminantes dans la décision de la BOJ de procéder à la première hausse des taux en 17 ans.

– Le taux d’intérêt à court terme devient l’outil principal de la politique monétaire et est fixé à 0,1 %.

– Suppression de la politique de contrôle de la courbe des rendements ; réduction progressive des achats d’actifs.

– Les marchés financiers réagissent en augmentant les taux d’intérêt des dépôts en yens ordinaires.

 

La Banque du Japon (BOJ) a dévoilé un changement de politique historique un mardi, à l’issue de sa réunion de mars, marquant une rupture significative avec sa longue expérience des taux d’intérêt négatifs et des outils d’assouplissement non conventionnels. Cette décision décisive a été prise dans le contexte des derniers résultats des négociations salariales rapportés par Rengo, la plus grande fédération syndicale du Japon, qui a enregistré une augmentation moyenne pondérée provisoire de 3,7% du salaire de base. Cette augmentation des négociations salariales, connue sous le nom de « shunt », a dépassé les gains de l’année dernière et a joué un rôle crucial dans l’accent mis par le gouverneur de la BOJ, Kazuo Ueda, sur des augmentations salariales durables en tant que pierre angulaire du changement de politique. Pour la première fois en 17 ans, la BOJ a décidé de relever ses taux, signalant une nouvelle phase de la politique monétaire japonaise visant à favoriser une croissance économique durable.

 

Fixation des taux à court terme : Une nouvelle aube à 0,1

Après des années de politique monétaire ultra-libre, la BOJ a pris une mesure audacieuse pour normaliser sa position. Bien que les taux d’inflation de base aient dépassé l’objectif de 2% pendant plus d’un an, en grande partie en raison de facteurs étrangers, la BOJ a maintenu sa politique jusqu’à présent. Ce pivot stratégique introduit un taux d’intérêt à court terme, fixé à 0,1%, pour les soldes des comptes courants des institutions financières à partir du 21 mars, afin de maintenir le taux d’appel au jour le jour non collatéralisé entre 0 et 0,1%.

 

Révision de la politique de rendement : Fin des achats d’actifs

S’éloignant de son cadre politique précédent, la BOJ a annoncé l’abolition de sa politique de contrôle de la courbe des rendements, qui avait plafonné les taux d’intérêt à long terme autour de zéro. De plus, la banque centrale a présenté des plans visant à cesser d’acheter des fonds tradés en bourse et des fonds d’investissement immobiliers japonais et à réduire progressivement ses achats de papier commercial et d’obligations d’entreprise, avec pour objectif de mettre fin à ces achats au cours de l’année.

 

Réaction du marché : Hausse des taux de dépôt

L’annonce de la politique de la BOJ a été rapidement suivie par les principales banques japonaises qui ont augmenté les taux d’intérêt sur les dépôts ordinaires en yens, reflétant ainsi la réaction immédiate des marchés financiers. Ce mouvement indique une évolution vers la normalisation des conditions monétaires au Japon, ce qui pourrait conduire à une augmentation des taux d’épargne et d’investissement au niveau national.

 

Perspectives d’avenir : Des hausses de taux prudentes face à une demande tirée par les salaires

Ce changement de politique a suscité des discussions concernant la volatilité potentielle liée au rapatriement des opérations de carry trade en yens et l’impact sur les taux d’intérêt comparatifs, en particulier l’écart entre les bons du Trésor américain et les obligations d’État japonaises (JGB). Les analystes du marché spéculent sur une approche prudente des futures hausses et ajustements de taux, soulignant l’importance de la demande salariale dans l’orientation de ces décisions. Le consensus suggère que la BOJ est prête pour un processus d’ajustement graduel et délibéré, donnant la priorité à la stabilité du marché et à la croissance économique à long terme.