Guerre Israël-Hamas : croissance MENA réduite à 2,6% en 2024

Guerre Israël-Hamas : croissance MENA réduite à 2,6% en 2024

Points clés

– Prévisions de croissance révisées par le FMI : En raison du conflit Israël-Hamas, la croissance économique de la région MENA et du Pakistan a été ramenée de 3,3% à 2,6% pour 2024.

– Impact économique du conflit : Plus de 33 000 morts à Gaza ; les sévères contre-mesures israéliennes ont affaibli l’économie gazaouie de plus de 80%.

 

Le Fonds monétaire international (FMI) a lancé de sérieuses mises en garde contre les effets économiques durables de l’instabilité régionale, notamment en raison de la guerre entre Israël et le Hamas. Ce conflit a exacerbé les tensions et entraîné de graves répercussions économiques dans l’ensemble du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA). À l’origine, les prévisions de croissance économique pour la région, qui englobe la région MENA et le Pakistan, s’élevaient à un taux prometteur de 3,3% pour 2024. Cependant, des estimations récentes ont considérablement réduit ce chiffre à seulement 2,6%, soulignant les profondes perturbations économiques causées par les troubles actuels.

 

Israël-Hamas : Plus de 33 000 morts et un effondrement économique

Le conflit, qui a éclaté le 7 octobre, a entraîné des pertes humaines catastrophiques, avec plus de 33 000 morts pour la seule bande de Gaza. Les mesures de rétorsion d’Israël ont été sévères : offensive générale à Gaza, interdiction des travailleurs palestiniens et rétention des recettes fiscales de l’Autorité palestinienne. Ces actions ont décimé l’économie de Gaza, avec des pertes dépassant les 80%, tandis que la Cisjordanie a également été confrontée à d’importantes difficultés économiques. Ces mesures ont encore compliqué le paysage économique déjà instable de la région.

 

Retombées économiques régionales : Canal de Suez et perturbations commerciales

Les répercussions du conflit s’étendent au-delà des frontières géographiques immédiates, affectant diverses facettes de l’économie régionale. Ainsi, l’attaque sans précédent de l’Iran contre Israël et les perturbations des routes commerciales maritimes de la mer Rouge par les rebelles houthis ont exacerbé les tensions et les incertitudes économiques. Ces troubles ont notamment eu un impact sur des voies économiques essentielles comme le canal de Suez, dont le trafic s’est effondré. Les coûts de transport des conteneurs ont quadruplé, passant de 1 000 à 4 000 $, ce qui a gravement affecté les économies tributaires du commerce.

 

Divergence économique et aide : Une bouée de sauvetage de 63 milliards de dollars

En réponse à ces défis, une aide financière importante a été mobilisée, l’Égypte ayant reçu un paquet de prêts de 8 milliards de dollars et un renflouement substantiel de 55 milliards de dollars de la part de divers donateurs. Ce soutien met en évidence les profondes divergences économiques au sein de la région. Alors que les pays pauvres en ressources naturelles sont aux prises avec une fragilité économique, les riches exportateurs de pétrole du Golfe, comme l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, diversifient leurs activités économiques afin d’atténuer les mêmes vulnérabilités. Toutefois, la région est confrontée à un ralentissement des économies pétrolières en raison des coupes pétrolières volontaires et de la baisse des prix, ce qui complique encore le paysage économique.

 

Optimisme prudent sur fond de conflit

Les perspectives économiques générales de la région restent prudemment optimistes, même si elles sont assorties de nombreuses mises en garde en raison des conflits en cours et de la lenteur de la reprise après la pandémie de COVID-19. Le FMI souligne que l’érosion de la stabilité pourrait compromettre les perspectives économiques à moyen terme, avec des répercussions prolongées sur le commerce et la stabilité économique globale. La situation reste désastreuse dans des régions comme le Soudan et le Yémen, et le FMI s’efforce d’apporter le soutien et l’attention nécessaires pour surmonter efficacement ces crises.