L’Arabie saoudite lance un emprunt à taux fixe en avance

L’Arabie saoudite lance un emprunt à taux fixe en avance

Alors qu’elle se concentre sur le refinancement pour réduire une partie de sa dette à taux variable, l’Arabie Saoudite envisage d’emprunter davantage dans des devises autres que le dollar cette année.

Hani AlMedaini est le PDG du Centre national de gestion de la dette du pays. Selon lui, l’Arabie saoudite n’en a pas fini avec le risque du taux d’intérêt. Grâce à la dynamique positive du marché au début de l’année 2023, le pays a été en mesure d’émettre rapidement.

L’Arabie Saoudite a levé 10 milliards de dollars lors d’une vente d’obligations début janvier, malgré les prévisions d’un nouvel excédent budgétaire en 2023. Il s’agissait de la plus importante opération souveraine sur les marchés émergents depuis près de trois ans. Pour la première fois depuis plus de dix ans, la flambée des prix du pétrole brut a permis au gouvernement de dégager des bénéfices l’année dernière.

La grande majorité de la future dette nationale sera à taux fixe

Le royaume avait déjà obtenu environ 48 milliards de riyals (12,8 milliards de dollars) d’investissement pour les besoins de refinancement de cette année. La vente d’obligations a permis de compléter la majorité des emprunts qu’il avait prévus pour 2023. Entre-temps, selon AlMedaini, le gouvernement envisage plusieurs sources d’endettement, notamment des devises européennes ou étrangères et des obligations vertes.

Les conditions du marché seront les principaux catalyseurs de toute nouvelle pièce en voie d’émission. Afin d’accélérer la mise en œuvre des objectifs de la vision 2030 visant à développer l’économie de l’Arabie saoudite, le gouvernement saoudien évaluera également les possibilités d’emprunts.

Selon AlMedaini, environ 90 % de la dette publique sera à taux fixe d’ici la fin de l’année. En effet, le gouvernement tente de verrouiller les taux en prévision de futures augmentations. La dette à taux fixe représentait environ 85 % de tous les emprunts à la fin de l’année dernière.

Alors que la Fed américaine se resserre, le fonds souverain saoudien émet des obligations vertes

Bien que les pressions sur les prix se soient atténuées, le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, a réaffirmé la semaine dernière l’intention de la banque centrale de procéder à de nouvelles hausses. Les données ont montré que l’emploi dans la première économie mondiale a augmenté de manière inattendue et que le chômage est tombé à son plus bas niveau en 53 ans en janvier. Cela a contribué au resserrement de la politique en vue.

Les rendements des obligations islamiques de l’Arabie Saoudite sont passés de 4,494 % au début de l’année à 4,296 %, selon les données de Bloomberg.

Par ailleurs, le fonds souverain d’Arabie Saoudite a commencé à vendre des obligations vertes cette semaine, pour la deuxième fois en quatre mois. C’est une indication de l’intérêt des investisseurs pour la finance éthique. En octobre, le Fonds d’investissement public a vendu sa première émission d’obligations vertes pour 3 milliards de dollars. Celle-ci comprenait une partie qui arriverait à échéance dans 100 ans.