Marché du cacao: Le pari de 8,7 milliards spéculatifs

Marché du cacao: Le pari de 8,7 milliards spéculatifs

Points clés

– Les fonds spéculatifs ont intensifié leurs activités sur le marché du cacao, poussant les prix à des niveaux record.

– Un montant stupéfiant de 8,7 milliards de dollars a été parié sur les contrats à terme de cacao à Londres et à New York.

– Des prix records ont été observés, les contrats à terme sur le cacao à Londres clôturant à 4757 £ la tonne et à New York à 5888,00 $ la tonne.

– La « plus grande exposition au risque » des fonds spéculatifs à l’égard du cacao a considérablement influencé la dynamique du marché.

– L’afflux d’investissements dans les produits de base après la crise financière a modifié les tendances du marché.

– Les déséquilibres entre l’offre et la demande ont été exacerbés, affectant à la fois les transformateurs et les cultivateurs de cacao.

 

Dans un mouvement sans précédent, les fonds spéculatifs ont considérablement augmenté leur participation sur le marché du cacao. Ce regain d’activité s’explique par les mauvaises récoltes en Afrique de l’Ouest, qui ont entraîné une forte hausse des prix du cacao. Ce positionnement stratégique des fonds spéculatifs a permis aux contrats à terme sur le cacao à Londres et à New York de battre des records, avec des prix atteignant respectivement 4757 livres sterling et 5888 dollars la tonne. Ces chiffres marquent non seulement un moment historique pour l’industrie du cacao, mais soulignent également l’impact substantiel du commerce spéculatif sur les marchés des matières premières.

 

Le pari historique de 8,7 milliards de dollars des fonds spéculatifs sur le cacao

L’ampleur de l’implication des fonds spéculatifs est soulignée par un pari de 8,7 milliards de dollars sur les contrats à terme de cacao de Londres et de New York. Cet investissement, le plus important jamais réalisé en dollars selon la Commodity Futures Trading Commission, témoigne d’une confiance solide dans le potentiel du marché du cacao. Martijn Bron, un analyste de marché chevronné, note que les fonds spéculatifs ont désormais « la plus grande exposition au risque sur le cacao qu’ils aient jamais eue », ce qui témoigne de leur vision optimiste de l’avenir de cette matière première.

 

Le cacao à la tête de la hausse des matières premières douces en 2024

Depuis la crise financière mondiale, les investissements dans les matières premières douces, dont le cacao, ont connu une évolution notable. Les fonds systématiques, qui utilisent des algorithmes sophistiqués, ont été à l’avant-garde de cette tendance, visant à capitaliser sur les mouvements du marché. Le cacao, en particulier, s’est révélé être un produit phare en 2024, contribuant de manière significative aux bénéfices des fonds spéculatifs. Cet afflux de capitaux a accru la volatilité du marché et a posé des problèmes aux transformateurs de cacao et aux chocolatiers pour assurer leur approvisionnement, compliquant ainsi les efforts de couverture contre les fluctuations de prix.

 

Les agriculteurs voient un retard dans le boom du cacao à 1 900 dollars.

Malgré les manœuvres financières aux échelons supérieurs du marché du cacao, les producteurs primaires – les agriculteurs du Ghana et de la Côte d’Ivoire – commencent seulement à voir les effets de cette dynamique de marché. Avec des prix à la production se situant entre 1600 et 1900 dollars la tonne, les revenus des agriculteurs ne reflètent que tardivement l’essor actuel du marché. Cette disparité souligne l’interaction complexe entre les stratégies commerciales mondiales et les moyens de subsistance agricoles locaux, et met en évidence la nécessité d’une approche équilibrée pour sauvegarder les intérêts de tous les acteurs de la chaîne d’approvisionnement du cacao.