La résurgence de la guerre au Moyen-Orient et les inquiétudes concernant la stabilité économique de l’Europe continuent d’affecter le marché des changes. Wall Street s’enflamme en prédisant que le taux de change de l’euro pourrait atteindre la parité. De grandes banques, dont JPMorgan Chase, Citibank et Goldman Sachs, prévoient que le dollar américain se renforcera pour atteindre 1 dollar par rapport à l’euro. Cette hausse pourrait se poursuivre au cours des six prochains mois.
Cependant, une analyse complète révèle que l’EUR/USD doit franchir et maintenir un niveau de 1,02. Simultanément, le Dollar Index évalue le billet vert par rapport à un panier de six devises majeures. Ainsi, il doit franchir la résistance de 107,37.
Selon les dernières données, la paire de devises s’échange à 1,0539, rebondissant d’un plus bas de 22 mois de 1,0448 enregistré le 3 octobre. L’indice du dollar se situe à 106,36, légèrement en dessous du plus haut de 11 mois de 107,35, également atteint le même jour.
Augmentation des coûts de l’énergie et ralentissement économique
La chute potentielle vers la parité ramènerait l’euro à des niveaux qu’il n’a plus connus depuis le second semestre de l’année dernière. À l’époque, l’euro était passé sous la barre des 1 dollar en raison du conflit ukrainien qui perturbait l’approvisionnement en gaz de l’Europe. Actuellement, les prix de l’énergie en Europe augmentent, les contrats à terme sur le gaz européen ayant bondi de 26% depuis le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre. Cette pression à la hausse aggrave les difficultés d’une économie déjà ralentie.
Le marché européen de l’énergie, qui s’échangeait à environ 50 euros par mégawattheure lundi, est encore loin du pic de plus de 300 euros/MWh atteint en août 2022. Les importants stocks de gaz de l’Europe pour l’hiver ont quelque peu protégé la région contre de nouvelles perturbations de l’approvisionnement.
Taux de change de l’euro et montée en puissance du dollar
La montée en flèche des rendements obligataires américains, qui ont atteint cette année des sommets inégalés depuis 16 ans, a été l’un des principaux moteurs du raffermissement du dollar. Depuis le début du mois d’août, le rendement de la note de référence du Trésor américain à 10 ans a constamment dépassé les 4%, un niveau inégalé depuis 2008. Cette ascension rapide s’est traduite par un gain d’un demi-point de pourcentage en l’espace de deux semaines seulement, pour atteindre le pic de 4,8% de 2007 le 3 octobre.
Ces développements ont eu des répercussions mondiales, influençant l’Europe et le Japon, où les taux d’intérêt bas sont essentiels. La résistance de l’économie américaine au cours des derniers mois a également contribué à l’ascension du dollar, tandis que les craintes croissantes d’une récession en Allemagne et dans l’ensemble de la zone euro ont tiré l’euro vers le bas.
Les géants bancaires de Wall Street prennent la tête
JPMorgan, Citibank et d’autres grandes banques américaines ont revu à la baisse leurs prévisions concernant le taux de l’euro. Par exemple, JPMorgan s’attend à ce que l’euro tombe à 1 dollar d’ici la fin de l’année. La Citibank, encore plus pessimiste, prévoit une parité euro-dollar dans les six mois, citant leur anticipation d’une récession européenne avant celle des États-Unis.
Ces prévisions placent ces géants bancaires à l’avant-garde d’un consensus croissant : la baisse constante de l’euro depuis l’été est loin d’être terminée. L’euro s’est déjà affaibli d’environ 6% par rapport au dollar depuis le sommet atteint à la mi-juillet.
Malgré ce récent recul, les experts estiment que l’euro n’a pas encore pris en compte les diverses incertitudes auxquelles il est confronté. Le resserrement des conditions financières, les risques potentiels de débordement géopolitique et la stagnation de la croissance sont des facteurs importants.
Conclusion : La bataille de l’euro
Actuellement, l’euro est confronté à la résurgence du conflit au Moyen-Orient, à l’escalade des coûts de l’énergie et aux difficultés économiques. C’est pourquoi Wall Street prévoit que la route sera semée d’embûches. La parité avec le dollar américain pourrait se profiler à l’horizon, mais l’atteinte et le maintien de ce niveau dépendent de plusieurs facteurs critiques. Il s’agit notamment de la dynamique des marchés de l’énergie et de la stabilité économique de la zone euro. Dans ce contexte incertain, le taux de change de l’euro vacille, les partisans de l’euro et du dollar surveillant de près l’évolution de la situation.