Les marchés des changes sont restés plutôt calmes en ce début de mois de septembre, avec une absence notable des investisseurs américains, dont beaucoup profitent encore de leurs vacances d’été. Néanmoins, le calme pourrait être de courte durée car les traders et les investisseurs retournent à leurs bureaux, ce qui laisse présager une volatilité accrue. Cependant, la semaine à venir semble offrir peu d’indicateurs macroéconomiques de premier plan, ouvrant potentiellement la voie à la persistance de la tendance haussière du dollar américain. Par conséquent, le taux de base de l’euro reste sous pression.
Les actions européennes abandonnent leurs gains antérieurs en raison des difficultés persistantes de la zone euro
Au début de la semaine, l’EUR/USD a connu une lueur d’espoir lorsque les marchés boursiers mondiaux ont ouvert avec optimisme. Cette amélioration du sentiment du marché a été partiellement alimentée par le soutien continu de la Chine à ses marchés financiers et par l’accueil généralement positif du rapport de vendredi sur les emplois non agricoles aux États-Unis. Toutefois, au fil de la journée, une grande partie de ces gains initiaux s’est évaporée. Les principaux indices boursiers européens ont clôturé près de leurs plus bas niveaux quotidiens, bien que dans un contexte de faibles volumes de transactions. Cette baisse des actions a freiné la trajectoire haussière de l’EUR/USD.
Analyse de l’EUR/USD : Les malheurs de la zone euro se poursuivent
Le forum EUR/USD d’aujourd’hui a été entravé par une série de données économiques décourageantes en provenance d’Europe. Notamment, l’indice de confiance des investisseurs Sentix, un indicateur significatif de la santé économique basé sur les données d’environ 2800 investisseurs et analystes interrogés, s’est effondré en territoire négatif à -21,5. Ce chiffre a dépassé les attentes et a chuté par rapport au chiffre précédent de -18,9. De plus, l’excédent commercial de l’Allemagne s’est contracté plus que prévu, passant de 18,7 milliards d’euros à 15,9 milliards d’euros. L’Espagne a également réservé une mauvaise surprise en ce qui concerne les chiffres du chômage. Le taux a augmenté de manière inattendue de 24,8 000, contrairement à la baisse prévue de 21,3 000. Ces données aggravent les perspectives sombres de la plus grande économie de la zone euro. Le président de la Banque centrale européenne (BCE), M. Lagarde, a commenté la situation. Il a souligné la nécessité d’ancrer les attentes en matière d’inflation tout en s’attaquant à ces changements dans les prix relatifs.
Le rapport mitigé sur l’emploi aux États-Unis ne parvient pas à infléchir la tendance haussière du dollar
Malgré les données négatives de la zone euro, l’EUR/USD a subi de nouvelles pressions à la baisse vendredi. Cela s’explique principalement par les chiffres économiques peu encourageants en provenance d’Europe. De manière surprenante, le dollar américain s’est renforcé alors même que le rapport mitigé sur l’emploi aux États-Unis alimentait les spéculations sur la politique monétaire de la Réserve fédérale. Le marché suggère désormais que l’ère des hausses de taux a peut-être atteint son apogée, les contrats à terme sur les fonds fédéraux à 30 jours impliquant une probabilité de 93% que la Fed maintienne ses taux d’intérêt lors des prochaines réunions de septembre. Bien que les États-Unis aient créé 187 000 emplois en août, dépassant les 170 000 attendus, le taux de chômage a atteint son niveau le plus élevé depuis février 2022, à savoir 3,8%. Le salaire horaire moyen a également été inférieur aux prévisions de 0,3%, augmentant seulement de 0,2% en glissement mensuel.
EUR/USD : En attente de la confirmation d’un plus bas
Selon les dernières données, le taux de base de l’euro se négocie près d’un niveau de soutien substantiel représenté par la moyenne mobile à 200 jours. Ce niveau coïncide avec la limite inférieure d’un canal ascendant et la moyenne mobile à 89 semaines. Notamment, malgré les mouvements de prix irréguliers observés depuis le début de l’année 2023, la paire n’a pas établi de plus bas depuis la fin de l’année dernière. Cela suggère la présence d’un biais haussier sous-jacent. Cependant, une baisse soutenue sous la fourchette 1,0500-1,0600 pourrait constituer une menace pour cette tendance haussière. Également, les conditions actuelles indiquent une survente de l’EUR/USD, ce qui laisse entrevoir un potentiel de rebond. Pour le confirmer, la paire devrait dépasser le sommet atteint la semaine dernière à 1,0950.