mouvement monétaire de la Turquie-Pause des taux à l’horizon

mouvement monétaire de la Turquie-Pause des taux à l’horizon

À la suite du plus grand tremblement de terre qui a frappé le pays depuis des décennies, la banque centrale de Turquie a, de manière inattendue, réduit les taux d’intérêt d’un montant moins important que prévu. Elle indique ainsi qu’un assouplissement monétaire supplémentaire n’est plus envisageable.

Le comité de politique monétaire (MPC), sous la direction du gouverneur Sahap Kavcioglu, a réduit le taux de prise en pension à une semaine de 9% à 8,5%. Il s’agit du niveau le plus bas en trois ans, après une pause de deux mois. Bloomberg a interrogé des économistes, et la majorité d’entre eux ont anticipé une baisse d’un point de pourcentage entier. Après la décision, la livre turque a commencé à baisser marginalement.

Selon une déclaration publiée par le MPC jeudi, les taux sont désormais « suffisants pour faciliter la reprise essentielle à la suite du tremblement de terre. »  Il y a environ un mois, il a cessé d’utiliser le mot « suffisant » pour décrire les taux.

 

La politique monétaire dovish de la Turquie confrontée à un nouveau test après les tremblements de terre dévastateurs

Le double tremblement de terre du 6 février a secoué les provinces qui fournissent environ un dixième de la production économique de la Turquie. Mais même avant, le CPM avait un penchant dovish en prévision des élections cruciales prévues en mai. Le président Recep Tayyip Erdogan a été déterminé à faire baisser considérablement les coûts d’emprunt, même après avoir assoupli la politique monétaire de 500 points de base l’année dernière. Cela s’est produit dans l’espoir que des taux plus bas réduiraient l’inflation.

Bien que les taux d’intérêt soient déjà inférieurs de plus de 50 % à zéro après ajustement en fonction de l’inflation, la catastrophe qui a tué plus de 43 000 personnes et détruit des milliers de bâtiments en Turquie n’a fait qu’accroître l’urgence pour la banque centrale de donner de nouvelles impulsions monétaires.

L’économie est sur le point de subir un nouveau choc qui menacera la croissance et pèsera sur le budget. Ce dernier a terminé l’année dernière avec son plus petit déficit depuis plus de dix ans. Cela intervient après que l’économie a traversé la pire crise inflationniste depuis 1998. La crise affecte également les calculs politiques d’Erdogan. Elle le rend plus vulnérable aux critiques sur la façon dont le gouvernement a géré les efforts de relance de l’opposition. Une politique monétaire toujours plus expansionniste ne diminuera pas les dangers liés à l’inflation. D’ailleurs, l’inflation est récemment tombée à moins de 60 % sur une base annuelle pour la première fois depuis presque un an. JPMorgan Bank & Co pourrait subir des pressions après les tremblements de terre en raison des mesures de relance budgétaire du gouvernement. En outre, le danger potentiel pour l’approvisionnement en denrées alimentaires nécessaires comme la viande n’est pas moindre.