En Europe, l’inflation a baissé en février. Toutefois, elle a moins ralenti que ne le prévoyaient les analystes, tandis que la croissance des prix sous-jacents a grimpé en flèche. En conséquence, les économistes s’attendent à ce que la Banque centrale européenne poursuive sa politique monacale hawkish.
Dans les vingt pays de la zone euro, la hausse des prix à la consommation est tombée à 8,5% le mois dernier, contre 8,6% en janvier. Une forte baisse des prix de l’énergie a compensé la hausse de l’inflation dans presque tous les autres domaines. Toutefois, elle est restée supérieure aux prévisions de 8,2%.
Dans l’ensemble, l’inflation a considérablement ralenti par rapport aux sommets à deux chiffres atteints en octobre. Mais elle continue de grimper. Par conséquent, les opérateurs craignent que la hausse antérieure ne se soit répercutée sur l’économie mondiale par le biais d’effets dits de second tour. Il sera alors plus difficile de faire baisser les prix exagérés.
Autrement dit, l’inflation sous-jacente, qui élimine les prix volatils des carburants et des denrées alimentaires, est passée de 5,3% à 5,6%. Ce chiffre est bien supérieur aux attentes des analystes.
La Banque centrale européenne a annoncé qu’elle procéderait à une nouvelle hausse de taux d’un demi-point de pourcentage lors de sa réunion du 16 mars. Elle est déterminée à lutter contre l’inflation, mais les données négatives suscitent déjà des spéculations sur les marchés quant au niveau auquel la BCE devra relever ses taux.
Paolo Grignani, d’Oxford Economics, a noté que l’inflation de base reste élevée. Cela permet d’envisager une hausse des taux d’au moins 50 points de base en mars. En outre, cela ouvre la voie à la poursuite du resserrement de la politique monétaire de la BCE au deuxième trimestre.
Les acteurs du marché ont parié sur une hausse des taux de 100 points de base en mars et en mai. Jeudi, Christine Lagarde, chef de la BCE, a confirmé que la banque pourrait relever ses taux de plus de 50 points de base ce mois-ci.
Selon un nouveau rapport, la croissance des prix des services s’est accélérée, passant de 4,4% à 4,8%. Cela inquiète beaucoup les investisseurs, car ce secteur est très sensible à la croissance des salaires. Une telle hausse laisse présager une accélération des coûts de la main-d’œuvre.
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