Les priorités du nouveau président du Nigeria

Les investisseurs au Nigeria attendent que le président nouvellement élu, Bola Tinubu, prenne des mesures décisives pour redresser les finances du pays et mettre fin à la récession économique de huit ans sous son prédécesseur Muhammadu Buhari. Les prix des obligations restent stables.

Le rendement des obligations en dollars du pays à échéance 2051 a augmenté de 0,1% mercredi à midi à Londres. Cela le porte à 12,1%. Selon les indices de JPMorgan, la prime demandée par les investisseurs pour détenir la dette nigériane par rapport aux bons du Trésor américain a augmenté de 2 points de base pour atteindre 769, contre une moyenne de 812 jusqu’à présent cette année.

Les marchés du crédit ont également indiqué que les inquiétudes des investisseurs s’étaient dissipées. Au cours des quatre dernières sessions, le prix de la protection contre un défaut de paiement du gouvernement a diminué de plus de 60 points de base. Il a atteint mercredi son niveau le plus bas depuis le 1er février, en tombant à 676.

Pourtant, les problèmes économiques croissants du pays ne retiendront pas l’attention du président nouvellement élu, un ancien gouverneur de Lagos.

Quelles sont les priorités du nouveau président ?

Le premier point à l’ordre du jour est une crise budgétaire provoquée par une subvention à l’essence coûteuse et insoutenable. Elle risque de vider les caisses de l’État de 6 000 milliards de naira (13 milliards de dollars) cette année. Les investisseurs attendent également du président qu’il prenne des mesures pour faire converger les taux de change divergents du Nigeria.

Samir Gadio est le responsable de la stratégie pour l’Afrique de la Standard Charter Bank à Londres. Il a déclaré que les obligations en dollars du Nigéria présentent toujours une valeur relative énorme par rapport à celles des autres pays. Il pourrait y avoir une possibilité de surperformance plus importante des euro-obligations nigérianes cette année si le marché pense que des progrès plus rapides sur les réformes des subventions et des taux de change sont susceptibles d’être accomplis.

Le 25 février, Tinubu a obtenu 35,2% des voix. Les résultats ont été annoncés mercredi. Deux des principaux partis d’opposition ont boycotté le décompte des voix car des erreurs et des retards l’ont empêché de compiler les résultats.