Les obligations de la zone euro chutent

Les obligations de la zone euro chutent

Les obligations de la zone euro ont chuté, les opérateurs pariant sur une hausse des taux d’intérêt par la Banque centrale européenne (BCE), qui devrait atteindre un niveau record. Cette prévision intervient malgré les indications selon lesquelles l’inflation dans plusieurs grandes économies de la région est hors de contrôle.

Les taux allemands à 10 ans sont en passe de connaître leur plus forte hausse quotidienne cette année. Les données publiées mardi ont révélé une inflation étonnamment élevée en France et en Espagne en février. Ces données ont déclenché le mouvement de repli.

À la suite des statistiques économiques, les opérateurs sur les marchés monétaires ont temporairement fixé le taux final de la BCE à 4%. Ce taux est plus élevé que le pic des coûts d’emprunt observé il y a plus de deux décennies. En comparaison, un taux de 3,5% était prévu au début de l’année. Les opérateurs spéculent maintenant sur le fait que la BCE continuera à relever ses taux jusqu’en février 2024.

Une série de hausses disproportionnées a augmenté les prix des emprunts de 300 points de base depuis juillet. Malgré cela, l’économie européenne a été plus robuste que prévu. L’attention se porte maintenant sur les données relatives à l’inflation dans la zone euro. Elles feront leur entrée jeudi. Toute indication de l’existence de pressions généralisées et durables sur les prix pourrait déclencher des spéculations sur de nouvelles mesures énergiques.

Compte tenu de l’euphorie récente, c’est un changement radical. Il y a trois semaines à peine, les opérateurs prévoyaient que la banque centrale finirait de relever ses taux d’ici le milieu de l’année. Mardi, le rendement des obligations allemandes à deux ans a connu une hausse significative. Il a atteint un sommet de 3,2%, soit environ 80 points de base au-dessus du plancher de la mi-janvier.

 

 

Quelles sont les implications pour les décideurs politiques ?

Le marché est trop complaisant quant à l’avenir, avertissent les décideurs politiques. Ils pensent que le marché évalue mal la détermination de la banque à ramener l’inflation vers son objectif de 2%. Dans des remarques rendues publiques mardi, l’économiste en chef de la BCE, Philip Lane, a laissé entendre qu’une fois que les coûts d’emprunt auront atteint un pic, l’institution pourrait les maintenir à ce niveau pendant un certain temps.

Selon les données publiées mardi, les prix à la consommation en France (FRCPEECY) ont augmenté d’un taux record de 7,2% par rapport à l’année précédente. Le taux d’inflation global en Espagne (SPCPEUYY) a augmenté de 6,1%. Ce taux, qui exclut l’énergie et les aliments frais, a atteint un niveau record de 7,7%. Entre-temps, les opérateurs ont renouvelé leurs prévisions concernant l’inflation à long terme, un indicateur des paris du marché sur la croissance des prix étant à son maximum.

Depuis novembre, les taux du Trésor à 10 ans n’ont jamais été aussi bas. Apparemment, la réévaluation a également touché les marchés en dehors de la zone euro. Une série de statistiques économiques américaines plus fortes que prévu a remis en cause l’idée des opérateurs selon laquelle l’économie s’effondrerait rapidement en réponse à une hausse des taux d’intérêt.

En s’échangeant 0,3% plus haut à 1,0639$ à 14h53 à Londres, l’euro a inversé une baisse antérieure contre le dollar.