L’avenir financier du Royaume-Uni s’éclaircit

L’avenir financier du Royaume-Uni s’éclaircit

E Les espoirs de voir prospérer l’ambitieux plan de vente d’obligations du gouvernement alimentent une lueur d’espoir concernant les finances publiques du Royaume-Uni et le retour d’investisseurs en dette longtemps absents.

Même les investisseurs étrangers et les fonds multi-actifs sceptiques ne parviennent pas à écarter les rendements des obligations souveraines.  Des données prometteuses sur les finances publiques et des perspectives économiques plus optimistes laissent penser que le Trésor britannique annoncera le 15 mars une stratégie d’émission plus modeste que prévu.

Citigroup Inc a réduit son évaluation de plus de 50 milliards de livres (60 milliards de dollars). Toutefois, elle a indiqué qu’un quart de trillion de livres d’émission au cours de l’exercice suivant représentera tout de même une augmentation de 50 % par rapport à cette année si l’on tient compte des ventes et des achats antérieurs de la Banque d’Angleterre.

Le bureau de gestion de la dette du Royaume-Uni devra être agile et flexible. Il doit répondre aux zones de la courbe où la demande est la plus forte, estiment les investisseurs et les traders.

Selon M. Gustard, les seuls investisseurs intéressés par les gilts pendant l’assouplissement quantitatif étaient ceux qui avaient des mandats pour les obligations ou qui devaient obéir à des directives d’investissement. Cette situation évolue à mesure que les paris augmentent et que l’inflation est sur le point de culminer. En outre, le resserrement de la banque centrale devrait bientôt toucher à sa fin. Selon les données recueillies par Bloomberg Intelligence, les flux vers les fonds négociés en bourse spécialisés dans les obligations européennes ont atteint un record de 5 milliards d’euros en janvier.

Dans une lettre aux clients, Moyeen Isla, analyste chez Barclays, a écrit que l’excédent budgétaire inattendu du gouvernement britannique devrait entraîner une baisse de 16 milliards de livres sterling dans le plan de vente d’obligations du Trésor. Toutefois, le résultat dépendra également des projections économiques de l’organisme de surveillance budgétaire.

 

Avertissements et recommandations des spécialistes

Theo Chapsalis est un stratège des taux chez Morgan Stanley. Selon lui, le DMO devra toujours orienter son programme davantage vers les échéances moyennes et courtes. Et ce, en dépit de la limitation du plan. Elles sont privilégiées par les investisseurs étrangers car elles sont moins exposées au risque de taux d’intérêt. Plusieurs investisseurs ont également recommandé à l’agence de la dette, lors d’une récente consultation, de lever des fonds supplémentaires auprès des investisseurs individuels. Ils pensent que cela permettra de réduire le nombre d’obligations mises sur le marché.

Daniela Russell est analyste chez HSBC Holdings Plc. Elle conseille d’acheter des gilts à 30 ans sur la base d’un échange d’actifs si l’offre d’obligations à plus longue échéance est plus faible que prévu.

RBC Capital Markets estime que le gouvernement pourrait recueillir jusqu’à 15 milliards de livres auprès des investisseurs individuels au cours du prochain exercice. Toutefois, les stratèges préviennent que le fait d’acquérir beaucoup plus pourrait entraîner des accusations d’entrave aux offres commerciales.

Les pressions inflationnistes proviennent principalement de l’incertitude des investisseurs à l’égard du Royaume-Uni. Les swaps d’inflation à cinq ans en livres sterling signifient un taux d’inflation globale d’environ 3% au Royaume-Uni contre 2,6% dans la zone euro.

Selon les prévisions de Pictet, le ralentissement économique prévu au second semestre de l’année atténuera les pressions sur les prix. Cela permettra peut-être aux taux des gilts à 10 ans de baisser de plus de 30 points de base pour atteindre 3,3% d’ici la fin de l’année.