Le taux de change unifié du Liban, qui remplace les trois taux variables utilisés ces dernières années, constitue un pas vers une valeur plus cohérente de la livre.
La livre a été fixée à 15 000 par dollar par la Banque du Liban, la banque nationale du Liban. Selon des personnes au fait de la situation, cela a déprécié de 90 % le taux gouvernemental de 1 500. Ce nouveau taux a également remplacé les deux taux différents appliqués aux dépôts en devises étrangères : 8.000 et 12.000 chacun.
Cette décision traduit l’intention du Liban de mettre en œuvre des changements économiques. Elle s’inscrit dans le cadre d’un prêt de 3 milliards de dollars qu’il a obtenu du Fonds Monétaire International (FMI). Cependant, le pays a encore un long chemin à parcourir avant d’atteindre le niveau officieux d’environ 62 000 livres par dollar auquel fonctionne une grande partie de l’économie.
Le nouveau taux, en revanche, n’offre guère de réconfort à la plupart des Libanais car il affecte surtout les opérations bancaires. Il influencera la rapidité avec laquelle ils pourront épargner ou emprunter de l’argent. Le nouveau taux, qui augmente les rendements en livres des clients, sera appliqué aux clients ayant des dépôts en devises. Or, les remboursements en dollars augmenteront d’un montant identique.
Le taux révisé correspond à celui appliqué par les autorités pour les douanes, les taxes et les redevances. Face à une inflation à trois chiffres, cette révision intervient après trois années de baisse des recettes.
Avant que le conseil d’administration du FMI puisse approuver le décaissement, l’accord stipule que les autorités doivent prendre des mesures spécifiques. La restructuration et l’audit du secteur bancaire, ainsi que l’adoption d’un taux de change équitable, en font partie.
Le Pakistan et l’Égypte, par exemple, subissent tous deux des pressions pour dévaluer leur monnaie. Après l’effondrement des réserves de change du pays, l’Égypte a dévalué sa livre trois fois au cours de l’année dernière.
Le Liban cherche à mettre fin à une crise financière que la Banque mondiale a qualifiée d' »une des pires » depuis le milieu du XIXe siècle. Les trois quarts de la population se sont appauvris à la suite de cet effondrement. Mais, malgré le fait que les politiciens soient divisés sur la façon de résoudre les problèmes du pays, aucune solution n’a été trouvée.
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